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Debian prend en charge un nombre toujours croissant de langues naturelles. Même si l'anglais est votre langue maternelle et que vous ne parlez pas d'autre langue, il est de votre devoir de responsable d'être conscient des problèmes d'internationalisation (abrégé en i18n à cause des 18 lettres entre le i et le n dans internationalisation). C'est pourquoi, même si des programmes seulement en anglais vous suffisent, vous devriez lire la plupart de ce chapitre.
Selon l'introduction à
l'i18n
de Tomohiro KUBOTA, « I18N (internationalisation) veut
dire la modification d'un logiciel ou de technologies liées pour qu'un logiciel
puisse potentiellement gérer des langues multiples, des conventions multiples
et ainsi de suite dans le monde entier » alors que « L10N
(localisation) veut dire l'implémentation dans une langue spécifique pour un
logiciel déjà internationalisé ».
La l10n et l'i18n sont interconnectées, mais les difficultés liées à chacune sont très différentes. Il n'est pas vraiment difficile de permettre à un programme de changer la langue dans laquelle sont affichés les textes selon les paramètres de l'utilisateur, mais il est très coûteux en temps de traduire réellement ces messages. D'un autre côté, définir le codage des caractères est trivial, mais adapter le code pour utiliser des codages de caractères différents est un problème vraiment difficile.
En laissant de côté les problèmes d'i18n pour lesquels il n'existe pas de règle générale, il n'y a pas actuellement d'infrastructure centralisée pour la l10n dans Debian qui puisse être comparée au mécanisme dbuild pour le portage. Le plus gros du travail doit donc être réalisé manuellement.
La gestion des traductions des textes contenus dans un paquet est encore une tâche manuelle et le processus dépend du type de texte que vous désirez voir traduit.
Pour les messages des programmes, l'infrastructure gettext est utilisée pour la
plupart d'entre eux. La plupart du temps, la traduction est gérée en amont
dans des projets comme le projet de traduction
libre
, le projet de traduction de
Gnome
ou celui de
KDE
. La seule ressource centralisée dans Debian est les statistiques de traduction Debian
centralisées
où vous pouvez trouver des statistiques sur les
fichiers de traduction trouvés dans les paquets, mais il n'y a aucune
infrastructure pour faciliter le processus de traduction.
Un effort pour traduire les descriptions de paquet a démarré il y a longtemps,
même si les outils fournissent très peu de prise en charge pour les utiliser
vraiment (i.e., seul APT peut les utiliser quand il est configuré
convenablement). Les responsables n'ont rien à faire de particulier pour gérer
les traductions des descriptions de paquets ; les traducteurs devraient
utiliser le DDTP
.
Pour les questionnaires debconf, les responsable devraient utiliser le paquet
po-debconf pour faciliter le travail des traducteurs, qui peuvent utiliser le
DDTP pour faire leur travail (mais les équipes française et brésilienne ne le
font pas). On peut trouver certaines statistiques à la fois sur le site du
DDTP (à propos de ce qui est vraiment traduit) et sur le site des statistiques de traduction Debian
centralisées
(à propos de ce qui est intégré dans les paquets).
Pour les pages web, chaque équipe l10n a accès au CVS correspondant et les statistiques sont disponibles sur le site des statistiques de traduction Debian centralisées.
Pour la documentation générale à propos de Debian, le processus est plus ou moins le même que pour les pages web (les traducteurs ont accès au CVS), mais il n'y a pas de page de statistiques.
Pour la documentation spécifique aux paquets (pages de manuel, documents info, autres formats), presque tout est encore à faire.
Le plus notablement, le projet KDE gère la traduction de ses documentations de la même façon que ses messages de programme.
Il existe un effort pour gérer les pages de manuel spécifiques Debian au sein
d'un dépôt
CVS spécifique
.
Voici une liste des problèmes que les responsables peuvent rencontrer concernant l'i18n et la l10n. Lorsque vous lirez cela, gardez à l'esprit qu'il n'y a pas de consensus sur ces points au sein de Debian et que ce ne sont que des conseils. Si vous avez une meilleure idée pour un problème donné ou si vous êtes en désaccord avec certains points, vous êtes libre de fournir vos impressions pour que ce document puisse être amélioré.
Pour traduire des descriptions de paquet ou des questionnaires debconf, vous n'avez rien à faire, l'infrastructure du DDTP répartira le matériel à traduire aux volontaires sans besoin d'interaction de votre part.
Pour tous les autres matériels (fichiers gettext, pages de manuel ou autre documentation), la meilleure solution est de placer votre texte quelque part sur l'Internet et de demander sur debian-i18n la traduction dans différentes langues. Certains membres des équipes de traduction sont abonnés à cette liste et ils prendront soin de la traduction et du processus de relecture. Une fois qu'ils ont fini, vous recevrez de leur part votre document traduit dans votre boîte aux lettres.
De temps en temps, des personnes indépendantes traduiront certains textes inclus dans votre paquet et vous demanderont d'inclure la traduction dans le paquet. Cela peut devenir problématique si vous n'êtes pas familier avec la langue donnée. C'est une bonne idée d'envoyer le document à la liste de diffusion l10n correspondante en demandant une relecture. Une fois celle-ci faite, vous devriez avoir plus confiance dans la qualité de la traduction et l'inclure sans crainte dans votre paquet.
Si vous avez certaines traductions d'un texte donné qui traînent, chaque fois que vous mettez à jour l'original, vous devriez demander au précédent traducteur de mettre à jour sa traduction avec vos nouveaux changements. Gardez à l'esprit que cette tâche demande du temps ; au moins une semaine pour obtenir une mise à jour relue.
Si votre traducteur ne répond pas, vous pouvez demander de l'aide sur la liste de diffusion correspondante. Si tout échoue, n'oubliez pas de mettre un avertissement dans le document traduit, indiquant que la traduction est un peu obsolète et que le lecteur devrait se référer au document d'origine si possible.
Évitez de supprimer complètement une traduction à cause de son obsolescence. Un vieux document est souvent mieux que pas de documentation du tout pour les personnes non anglophones.
La meilleure solution peut être de marquer le bogue comme « suivi au développeur amont » (forwarded to upstream) et de faire suivre le bogue à la fois au précédent traducteur et à son équipe (en utilisant la liste de diffusion debian-l10n-XXX correspondante).
Lorsque vous lirez cela, gardez à l'esprit qu'il n'y a pas de procédure générale dans Debian concernant ces points et que, dans tous les cas, vous devriez collaborer avec votre équipe et les responsables des paquets.
Choisissez ce que vous désirez traduire, assurez-vous que personne ne travaille déjà dessus (en utilisant votre liste de diffusion debian-l10n-XXX), traduisez-le, faites-le relire par d'autres personnes dont c'est également la langue maternelle sur votre liste de diffusion l10n et fournissez-le au responsable du paquet (voir le point suivant).
Assurez-vous que votre traduction est correcte (en demandant une relecture sur votre liste de discussion l10n) avant de la fournir pour inclusion. Cela gagnera du temps à tout le monde et évitera le chaos qui résulterait d'avoir plusieurs versions du même document dans les rapports de bogue.
La meilleure solution est de créer un rapport de bogue standard contenant la traduction sur le paquet. Assurez-vous d'utiliser l'étiquette « patch » et n'utilisez pas une gravité supérieure à « wishlist » car l'absence de traduction n'a jamais empêché un programme de fonctionner.
En tant que responsable, ne modifiez jamais les traductions en aucune façon (même pour reformater l'affichage) sans demander à la liste de diffusion l10n correspondante. Vous risquez, par exemple, de casser le codage du fichier en agissant ainsi. De plus, ce que vous considérez comme une erreur peut être correct (ou même nécessaire) pour une langue donnée.
En tant que traducteur, si vous trouvez une erreur dans le texte d'origine, assurez-vous de l'indiquer. Les traducteurs sont souvent les lecteurs les plus attentifs d'un texte donné et s'ils ne rendent pas compte des erreurs qu'ils trouvent, personne ne le fera.
Dans tous les cas, rappelez-vous que le problème principal avec la l10n est qu'elle demande la coopération de plusieurs personnes et qu'il est très facile de démarrer une guerre incendiaire à propos de petits problèmes dûs à des incompréhensions. Donc, si vous avez des problèmes avec votre interlocuteur, demandez de l'aide sur la liste de diffusion l10n correspondante, sur debian-i18n ou même sur debian-devel (attention, cependant, les discussions sur la l10n tournent très souvent à l'incendie sur cette liste :)
Dans tous les cas, la coopération ne peut être atteinte qu'avec un respect mutuel.
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